Présentation

L’observation des langues dans n’importe quel pays dans le monde est une nécessité stratégique, car observer, c’est enregistrer des faits et des données, des répertoires et des chiffres, des situations et des particularités ; observer, c’est également expliquer les évolutions, et même les anticiper.

La création de ce présent projet de laboratoire s’inscrit dans le domaine des enquêtes et de la présentation de données sur les usages et pratiques de la langue française dans le champ de la communication sociale en Algérie. L’observation des langues relève des politiques des États qui observent l’évolution des langues au niveau international : cas du français, de l’espagnol, de l’allemand, de l’italien, du portugais, voire également de l’anglais à la suite des subventions que le gouvernement de Grande-Bretagne a récemment accordées pour la promotion du British Council, et tout dernièrement de la Chine qui a décidé de créer 8 000 centres de langue chinoise (Centre Confucius); des politiques des entreprises, des universités et autres institutions qui développent l’apprentissage de telle ou telle langue.

Le présent travail est inédit car centré sur une approche quantitative de la description des usages de la langue française en contexte algérien : l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche, les champs littéraires, artistiques et médiatiques. Travail de type monographique consistant à dresser des inventaires exhaustifs périodiques sur les usages et pratiques de la langue française recensés dans l’environnement. L’observation sur les pratiques et usages de la langue française en Algérie vise à rassembler, classifier et étudier tous types de productions orales, écrites, cartographiques et audio-visuelles qui soient partiellement ou totalement exprimés dans cette langue. Il a pour objectif de rassembler les travaux des chercheurs, des centres de recherches et des institutions nationales au travers d’un réseau d’échanges, de partenariat autour d’actions de recherche, de valorisation et de mutualisation des ressources.

Trois types d’articulation seront mises en œuvre, celles relatives :

1. aux réflexions théorique sur l’observation des langues et aux aspects méthodologiques en rapport avec l’environnement linguistique, au sens défini par des précurseurs en la matière (Jakobson, Ducrot, Calvet) : contextes, situations, discours, référent, écologie des langues…

2. les statuts, les fonctions sociales et les cadres de vie en rapport avec les représentations qui lui sont leur sont associées ;

3. aux pratiques linguistiques, langagiers, discursifs relevant de la création artistique et littéraire, prenant en compte les formes innovantes d’expression du français, totalement ou partiellement dans un environnement linguistique pluriel interactif.